
Depuis l’arrivée de Mahamat Idriss Deby à la tête de l’État, la diplomatie tchadienne semble marquer le pas. Le pays, autrefois bien ancré dans les instances continentales et internationales, accumule les revers.
Les candidatures récentes d’Ali Youssouf Daby au CAMES, d’Adoum Younousmi à l’ASECNA et d’Abbas Mahamat Tolli à la Banque africaine de développement ont toutes échoué. Des résultats qui traduisent un affaiblissement de l’influence diplomatique tchadienne, autrefois portée par des personnalités reconnues.
À l’époque d’Idriss Deby père, des figures comme Moussa Faki Mahamat ( président de la Commission de l’Union africaine), Mahamat Saleh Annadif (ONU), ou Ahmat Awad Sakine (OCI) donnaient au Tchad un poids régional certain. Aujourd’hui, nombre de ces postes prestigieux ne sont plus occupés par des Tchadiens, ce qui accentue l’impression d’un retrait progressif.
Pour le professeur Mbairamadji Michel, politologue à l’Université Cheikh Anta Diop, ce recul n’est pas sans causes :
« La diplomatie est confiée à des comédiens de réseaux sociaux ou à des proches sans compétence, choisis pour leur nom ou leur filiation. »
Mahamat Idriss Deby , de son côté, tente de redéfinir la posture internationale du pays à travers un discours souverainiste et panafricain. Mais pour que ce virage porte ses fruits, une diplomatie forte, fondée sur la compétence, la constance et la vision stratégique, demeure indispensable.
Le Tchad n’a pas perdu tous ses atouts, mais il traverse un moment décisif de son histoire diplomatique. Le défi est désormais de rétablir sa crédibilité sur la scène internationale en nommant des hommes qu’il faut à la place qu’il faut à la tête de sa diplomatie.
Publié par Djazam Adef Ahmat.