
Le 19 février, un nouveau chapitre s’est ouvert dans la lutte contre la corruption au Tchad avec l’assermentation d’Ousmane Abderamane Djougourou en tant que président de l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC). Cette arrivée suscite déjà des inquiétudes parmi les acteurs du détournement de fonds publics. Avec une mission d’une grande envergure, Djougourou se retrouve face à un défi de taille : démanteler les réseaux de délinquants financiers dans l’administration.
Loin d’être un simple nom sur une liste, Ousmane Abderamane Djougourou a été investi de cette responsabilité par le président de la République, en présence du procureur général, Issa Tom. Ce dernier a souligné l’ampleur de la tâche de Djougourou en lui rappelant qu’il devrait désormais se confronter à ceux qu’il a appelés « les délinquants à col blanc ». Loin d’être une tâche facile, cette mission sera marquée par des affrontements avec des individus bien établis dans la sphère publique et privée.
La corruption, un mal profondément ancré, gangrène l’administration et freine le développement du Tchad. Djougourou, fort de son expérience, semble prêt à endosser le rôle d’un artisan du changement. Son parcours, qui l’a amené à plusieurs reprises à occuper des fonctions de conseiller technique et de secrétaire général à la présidence, lui a offert une connaissance intime des rouages de l’administration, et surtout une visibilité sur les détournements de fonds à grande échelle.
Lors de sa prise de fonction, le nouveau président de l’AILC a clairement averti ceux qui se livrent à des pratiques de corruption : « Nous ferons face à des délinquants financiers, qu’ils soient proches, collègues ou membres de la famille. Nous les inviterons à cesser immédiatement ces activités. Dans le cas contraire, nous n’hésiterons pas à les traduire en justice », a-t-il affirmé sans ambiguïté. Ces déclarations ont eu l’effet d’un électrochoc, signalant un tournant dans la lutte contre la corruption au Tchad.
Avec une tâche aussi délicate et vaste devant lui, Ousmane Abderamane Djougourou semble prêt à s’attaquer à ce fléau, déterminé à épurer les institutions et redonner à l’État tchadien une image de transparence et de rigueur. Le combat contre la corruption sera sans doute long et difficile, mais le pays semble avoir trouvé un homme prêt à relever ce défi.
Par Tchadactu24.